REX- Return of Experience - Mythe ou la réalité : La courbe de Bradley

 

Un peu d’histoire, la courbe de Bradley, développée en 1994 par M. Vernon Bradley travaillant pour Dupont. Cette représentation visuelle permet expliquer les différents stades de progression de cultures et leurs mises en place dans les organisations. 

 

Les notions de modèle sont omniprésentes dans nos compagnies, dans tous secteurs et notamment où il y a une production, en masse, de connaissances associées à des expertises. La sécurité n’échappe pas à cette pratique et bien évident, comme tous les modèles de simplification et de représentation visuelle, cela implique des biais et des imprécisions. 

 

Par rapport à la courbe de Bradley, on peut en citer certains : 

 

Le premier biais est que la courbe de Bradley est basée principalement sur le comportement individuel et avec quatre catégories : réactif, dépendant, indépendant et interdépendant. Nous connaissons tous le BBS (Behaviour Based Safety) ou en Français, les programmes de sécurité axés sur le comportement et la courbe de Bradley est permet effectivement de décrire ces quatre états.  Cependant, une organisation est composée d’individu ayant des cultures, des valeurs et des comportements très variés.  Il serait un peu trop simpliste de résumer l’évolution de votre système global de maitrise de la santé et sécurité au travail sur une phase de la courbe de Bradley. J’ai trop vu lors de formations, séminaires ou de présentation, les intervenants essayant après de longues (et bien sûr stérile) discussion de positionner l’organisation sur une phase de la courbe de Bradley. 

 

Et ensuite ? 

Pensez-vous que votre organisation peut se résumer à quatre catégories et que tous vos employées sont dans la même catégories ?

 

Le deuxième biais est la notion de la responsabilité de la compagnie. Je parle de la responsabilité en générale, pas seulement la responsabilité civile et pénale du dirigeant et de la compagnie mais aussi de la responsabilité morale et éthique.  Dans le modèle de Bradley, l’objectif final est l’interdépendance mais la responsabilité de l’entreprise est toujours présente et elle ne doit en aucune manière transférer la responsabilité à l’individu.

 

Le troisième biais est ce que j’appelle le syndrome du « focus » car après les palabres pour trouver le bon positionnement sur la courbe de Bradley, il deviendra évident pour l’organisation de progresser uniquement sur l’une des quatre catégories.  Hélas, votre la maitrise de la santé et sécurité au travail est bien plus global et systémique.

 

Nos amis canadiens ont une notion intéressante :  La diligence raisonnable. C’est le degré de jugement, de soin, de prudence, de fermeté et d'action auquel on peut raisonnablement s'attendre d'une personne dans certaines circonstances. 

 

En résumé, comme tous les modèles de simplification et de représentation visuelle, je conseille de l’utiliser à bon escient et en connaissant les biais. 

 

Au plaisir d’échanger plus en détails.