L’évaluation des risques : la genèse impossible ? 

 

L’évaluation des risques et plus généralement le management du risque décrit par la norme ISO 31000 sont des piliers de la maîtrise de la sécurité.  Dans le domaine de la Cindynique, l’évaluation des risques pour la sécurité au travail est bien sûr partie intégrante de cette « science du danger ».  

 

Généralement, l’évaluation du risque est une analyse technique avec l’identification des hasards et des dangers, la caractérisation du risque, sa cotation pour hiérarchiser et ensuite la mise en place d’actions pour réduire le risque afin de le rendre « acceptable », d’ailleurs en France, le DUER est normalement le reflet de cette évaluation. 

 

Je ne rentrerai pas volontairement dans les outils et méthodes, il en existe des millions sur internet mais je souhaiterai apporter un éclairage différent avec l’apport des déficits et des dissonances cindyniques.  

 

Avez-vous bien intégré ces déficits et dissonances cindyniques dans votre évaluation des risques ? 

 

Les 10 déficits systémiques cindynogènes : 

 

  • Quatre déficits culturels 
  1. Infaillibilité́ : illustré par la catastrophe du Titanic
  2. Simplisme : illustré par la catastrophe du Tchernobyl
  3. Nombrilisme : 
  4. Mauvaise ou non-communication (illustré par la catastrophe du Deepwater Horizon)

 

  • Deux déficits organisationnels
  1. Domination du critère productiviste sur les aspects sécurité́ et préventions
  2. La dilution des responsabilités, la non-explication des tâches de gestion des risques, la non-affectation des tâches à des responsables désignés : c'est un déficit d'importance majeure qui explique un grand nombre de catastrophes

 

  • Quatre déficits managériaux
  1. Absence de retour d'expérience : illustré par la catastrophe de Bhopal
  2. Absence de procédures écrites 
  3. Absence de formation au risque 
  4. Absence de préparation aux situations de crise : illustré par la COVID-19

 

Les 7 axiomes cindyniques :

(1) Axiome de Relativité́ : La perception et l'estimation du danger est déterminée par la situation et la position de la personne. 

(2) Axiome de Conventionalité́ : La mesure du risque a un caractère conventionnel. Gravité et probabilité́ sont le résultat d'appréciation et d'estimation et donc de consensus. 

(3) Axiome de Téléologie : Les finalités des acteurs ne sont convergentes d'où̀ une hiérarchisationdes finalités résultat du rapport de force. 

(4) Axiome d'ambiguïté : Les perceptions et estimations du danger sont sujettes à̀ ambiguïtés : 

(5) Axiome de transformation : Les incidents, les sinistres, accidents et catastrophes sont révélateurs d'ambiguïtés. Leur étude permet un retour d'expérience pour réduire les ambiguïtés. 

(6) Axiome de crise : Une crise est un état de désorganisation et de désordre. 

(7) Axiome d'ago-Antagonicité : Toute action sur un système se compose de deux effets opposés :

  • - La composante réduction du risque.
  • - La composante génération d'un danger ou risque induit. 

 

 

Dans le cadre d’un programme d’amélioration de la santé et de la sécurité au travail, la maitrise du risque est essentielle et l’ensemble des 10 déficits systémiques cindynogènes et des Les 7 axiomes cindyniques doivent être pris en compte.
 

Au plaisir d’échanger plus en détail 

 

Source :  

Quelques outils de cindynique urbaine (Some tools for city cindynics) / Georges-Yves Kervern  Emmanuel Pateyron

Archipel du danger Georges-Yves Kervern